Le village

L'église

L'église de Tardets date du XIXe siècle.

Elle possède un retable assez imposant en hauteur et quelques statues de bois polychrome.

Le rétable, dans les tonalités or et rose, représente le Christ, entouré par divers saints, et protégé à son sommet par Dieu le Père sortant d'un nuage.

Le plafond de lambris bleu est auréolé d'étoiles.

Quelques éléments remarquables :

- Dans le choeur, des vitraux modernes intéressants.
- Croix processionnelle.
- Tableaux du XVIIIe siècle.
- Deux étages de galeries typiques de l'architecture des églises basques

Ouverture hiver du 1er septembre au 31 mars de 8h00 à 18h00
Ouverture été du 1er avril au 31 août de 6h à 19h30

Messes : tous les dimanches à 10h30 mi français mi basque et tous les jeudis à la chapelle de la Maison St-Antoine (hôpital) à 17h00.

Tardets : église

La place centrale

Tardets : place centrale

Belle place centrale, haute en couleurs, ceinturée d'arcades dont certaines datent du XIIème siècle, comme habituellement les places de bastides.

Avec l'aide des Bâtiments de France, les façades des maisons de la place et pourtour proche sont refaites aux couleurs d'origine. Contrairement aux écarts et villages environnants, les habitants du bourg, commerçants, nobles ou bourgeois, utilisaient des couleurs fortes qui nécessitent un renouvellement plus fréquent. Ils marquaient ainsi leur appartenance à une classe sociale supérieure !

Les routes accédant à la place centrale viennent :
De la Haute Soule (Larrau, Sainte-Engrâce)
Du Béarn (Oloron-Sainte-Marie, Pierre Saint Martin)
De Basse Soule (Ahusquy, Mauléon)

Le fronton

Un fronton est un mur contre lequel on joue à la pelote basque.

Incontournable dans tout village basque, celui de tardets date de 1923.

Il a été construit sur l'emplacement d'un parc boisé appartenant à l'immeuble "Bascouret-Enia" ou château Daguerre. Ce parc hébergeait sapins, marronniers et tilleuls, et descendait en pente douce jusqu'à la rue du Collège. Cette propriété fut acquise par la Commune en 1917. En 1922, le Conseil Municipal débattit de l'opportunité de construire un fronton en ce lieu. Ce projet divisa l'assemblée communale et entraîna la démission du maire. Aux élections de 1923, les nouveaux élus dont Monsieur CONSTANTIN le maire, entérinèrent la décision de 1922 (construction du front). Les travaux furent terminés, fronton et gradins en Septembre 1923, pour la semaine des SPORTS Basques. Le fronton fut renversé le 31 Décembre 1976, par une tornade d'une force exceptionnelle. La reconstruction fut rapide.

Les dimensions du terrain sont :
Longueur: 103 mètres
Largeur totale : 40 mètres
Largeur de l'aire de jeu, nommé cancha et délimité au sol par des lignes : 20 mètres
Dimension du fronton mur nommé frontis, sur lequel on renvoie la pelote sont : largeur : 20 mètres- hauteur : 11 mètres.

C'est ainsi qu'on peut assister à de belles parties de pelote : rebot, yoko garbi, les spécialités reines à Tardets mais également grand gant, pala ou main nue. Les parties ont principalement lieu au printemps et en été mais il est possible de suivre les entraînements du club Atharraztarrak , toute l'année, quand le temps s'y prête !

Souvent, les points sont chantés et les parties sont toujours très disputées, les gradins sont en partie ombragés, pour le plus grand bonheur des spectateurs.

A noter que la Grande Semaine des Sports Basques (finale des championnats de France de pelote) réserve régulièrement des finales au fronton de Tardets la semaine du 15 août.

Spécifique à la Soule, c'est également sur le fronton qu'ont été jouées les pastorales Atharratze Jauregia en 1997 et Jean Pitrau en 2016.

Le jumelage

Le village souletin de Tardets-Sorholus est jumelé avec le village navarrais d'Ochagavia depuis le 22 août 1965. Les deux villages ont beaucoup de points en commun propres à la zone pyrénéenne. Tout au long de l'histoire, une relation fluide a été entretenue entre les différents acteurs du territoire, et ce dans différents domaines. D'abord pour les besoins communs (bétail, pâturages, chasse, pêche,...). Avec le temps, pour le développement économique des vallées, en matière de tourisme, d'appui aux zones industrielles, de culture et de bien-être social. Les deux communes réfléchissent ensemble à l'amélioration de la qualité de vie de ses habitants dans le but d'encourager les populations à demeurer sur le territoire.

Tardets : jumelage Ochagavia

La Madeleine

Tardets : La Madeleine
Tardets : Chapelle de la Madeleine Paysage magnifique avec vue panoramique qu'on partage avec les brebis, vaches et chevaux qui, chaque été, transhument sur ce site pastoral.
Située à 795 mètres d'altitude, à 7km du centre bourg, la chapelle a été construite sur les fondations d'un temple romain.
Le site vous offrira une vue à 360 degrés à couper le souffle, un balcon unique sur les Pyrénées Basques et Béarnaises. Une table d'orientation permet de situer les sommets des alentours. Lieu de culte païen avant la chrétienté, son joyau est son Autel Votif du IIe siècle, exposé à l'office du tourisme de Tardets.

Côté légende, on dit que 4 saints voyageant ensemble, une fois parvenus en Soule, trouvèrent le pays si beau qu'ils décidèrent d'y rester. Ils veillent sur notre petite province du haut des collines où ils ont élu domicile : Sainte Barbe sur Galharague à Menditte,Saint Antoine en haut du col d'Osquich, Saint Grégoire à Lambarre (Ordiarp) et Sainte Madeleine à Aranhe. Les Premières mentions de ce lieu de culte datent du XVe, mais la chapelle actuelle fut construite en 1894 (plusieurs fois restaurée depuis).

Une croyance dit que les jeunes filles venaient prier cette sainte "érotique", pécheresse et repentie quand elles étaient en âge de se marier et à la recherche d'un conjoint. Elles caressaient aussi le visage de la sainte pour obtenir en grâces teint frais et jolie figure. On pouvait aussi y demander protection contre les orages, la foudre, la grêle et les intempéries mettant en danger les cultures et les troupeaux *.

A noter :
Du plachot (plateau) à la chapelle, tout le haut du mont est en gradin de fabrication romaine ou antérieure.
Curiosité géologique : Le Flysch de La Madeleine

Site privilégié pour la pratique de l'aéromodélisme, parapente et bien sûr randonnées pédestres !

Il est conseillé de se garer sur la zone plate au pied de la chapelle, la route devenant étroite et glissante sur le dernier tronçon. Quand vous stationnez sur une zone de pâturage, il est préférable de rabattre votre rétroviseur, un animal pouvant venir se gratter et le casser !

Pèlerinages le deuxième dimanche avant Pâques et jour de la sainte (22 juillet).

* Saints, Sources et Sanctuaires du Pays Basque par Olivier de Marliave

Les bords du gave

Tardets : gave du Saison

Le Saison qui traverse Tardets de part en part a offert au village des berges ou "rivage", très apprécié des locaux et des visiteurs, pour la détente, le pique-nique ou le rafraîchissement procuré par l'eau lors des chaleurs estivales.

De nombreux ruisseaux affluents du Saison, rappellent l'importance de l'eau à Tardets : canal, pont, ancien lavoir, passages et escaliers vers le bord du gave, mais aussi anciens caniveaux en pierre ou en galets dans le centre du village.

Des tables et des barbecues permanents sont mis à disposition derrière le lavoir. En Juillet et Août, s'y déroulent les "ecopiknik".

En bordure du gave, on trouve la fraîcheur en été, propice aux parties de pétanque sur le boulodrome tout proche, ou tout simplement aux balades sur l'arrière du village. En longeant les immenses bâtisses avec leurs belles galeries, on accède aux venelles qui remontent vers la voie principale. Le site internet SIGOM 64/Natura 2000/Carte de présentation du site Saison, présente les espèces de poissons, crustacés, mammifères dont le Desman, les odonates (libellule) ainsi que la flore.

Pour les amateurs de pêche, l'office du tourisme met à votre disposition des dépliants.

L'autel votif

Tardets : Autel votif Marbre gris des Pyrénées (Saint-Béat ?)
Datation : 2ème moitié du 2ème / 1ère moitié du 3ème siècle
C.I.L.XIII, 109 ; I.L.S., 4526
FANO
HERAVS
CORRISE
HE . SACRVM
C . VAL .VALE
RIANVS

Traduction :  "Consacré au sanctuaire d'Herrauscorritsehe Caius Valerius Valerianus"


Description :                                                  
Cet autel a conservé l'essentiel de sa base et de son couronnement ; l'inscription et son cadre mouluré sont intacts.
La partie supérieure ne semble pas avoir comporté de rouleaux ; nulle trace non plus de cupule de foyer (focus).
Sur le flanc gauche est figuré un vase à libation (gutus) dont la panse est décorée d'une palmette en relief ; sur le flanc droit, une patène à bouton central.
La face du socle présente un long cartouche mouluré (un schéma caractéristique de l'atelier de Saint-Béat ?)
L'arrière de l'entablement a été abattu, de même que la partie postérieure du socle, comme si, dans l'un de ses avatars, l'autel avait été appliqué contre un mur. De même on a creusé une logette sous le socle : faut-il y voir un stade de son réemploi comme bénitier dans un état précédent de la chapelle où il est signalé de manière immémoriale.

La divinité :
L'autel est dédié à une divinité locale (topique), HERAUSCORRITSE / HE, semble-il.
Ce nom doit être évidemment rapproché de la quarantaine de dieux locaux découverts dans les Pyrénées Centrales (haute-vallée de la Garonne, Val d'Aran, petites vallées autour de Bagnères-de-Luchon).
 Ici, en Soule, très à l'Ouest de cette forte concentration, l'explication de son isolement nous échappe encore, mais en considérant son unicité, comme c'est le cas du tiers des théonymes pyrénéens, on conviendra du très faible rayonnement de certains de ces dieux topiques.
En Pays Basque, comme en Comminges et en Couserans, la romanisation nous a conservé les croyances antérieures, celles de la protohistoire. Ces théonymes sont issus d'une langue précédant la période romaine dont la parenté avec le basque est indéniable.
Ce sujet a donné lieu, depuis le XVI° siècle, à de très nombreuses contributions du monde savant.  

Le dédicant, la date :
A notre avis c'est dans la première moitié du III° siècle, période estimée par rapprochement avec le style épigraphique de certaines inscriptions de la région bien datées (comme à Lectoure), que C(aius)Val(erius)Valerianus, citoyen romain (tria nomina) aux fonctions inconnues, (homme riche à en juger par la grande qualité de l'offrande) consacre un autel à Herauscorrits/he.
Rien dans son nom ne nous précise son origine, sinon le gentilice Valerius, présent aussi sur des inscriptions de la vallée d'Aspe et d’Oyarzun/Irun, qui pourrait confirmer un autochtone, parvenu à la citoyenneté, ayant consacré à une divinité de son petit pays, dans le cadre d'un vœu par exemple.

Gardons néanmoins à l'esprit qu'il puisse s'agir encore d'un « étranger » ayant adopté un dieu indigène.

Le sanctuaire : 
Si l'on prend en compte la relative maladresse du lapicide pour ordonner le champ épigraphique, on conviendra néanmoins que le mot mis en exergue ici est FANO ; or un fanum se distingue d'un templum en ce qu'il désigne un lieu consacré, qu'il y ait construction ou non.
A l'instar de bien des sanctuaires celtes ou germains, la plupart des sanctuaires pyrénéens ne comportent pas de temple bâti, un simple enclos sacré étant voué à la divinité du lieu.
Nous devons nous interroger ici sur la place de ce rustique lieu de culte par rapport au camp qui le cerne et que quelques fragments de céramique paraissent dater plutôt de l'époque romaine.

Tout comme ailleurs en milieu semi-montagnard ou en montagne, la société antique est très difficile à apprécier : elle dépend de la démographie, des ressources (voir l'exemple des carrières de marbre de Saint-Béat), des limites entre peuples, des axes de circulation, de la proximité des agglomérations, des lieux déserts qui étaient nombreux. Mais les innombrables divinités locales hantaient l'arbre, le rocher, la grotte, le bois sacré, la source, le simple espace consacré par le temps, jusque dans les solitudes.


Jean-Luc Tobie

le lavoir

Si ce dernier n'est plus utilisé de nos jours, il demeure entretenu et rappelle le rôle capital des femmes sous l'occupation qui profitaient notamment de ces tâches ménagères pour transmettre des informations essentielles aux "passeurs".

Tardets : le lavoir

La stèle des évadés

Tardets : la stèle des évadés

La commune a érigé en 2006 une stèle des évadés de France, à la mémoire des résistants qui quittèrent la France pour rejoindre l'Armée de la libération via l'Espagne durant la seconde guerre mondiale.

Elle est située près de l'ancien lavoir de la commune.

Bibliographie : "Passeurs et évadés dans les Pyrénées" de Thomas Ferrer aux éditions Cairn.

La maison natale Xaho

Tardets : maison natale d'Agosti Xaho Adossée au trinquet couvert, la maison natale d'Agosti Xaho accueille l'association PREFOSTA, née en 2015 qui se mobilise pour redonner à ce bâtiment une vie culturelle et associative riche.

Une plaque nous rappelle que là est né Joseph Augustin Chaho ou Agosti Xaho le 10 octobre 1811. Il mourra le 22 octobre 1858 à Bayonne. C'est un écrivain, périodiste, indianiste, philologue et homme politique du pays basque nord, de langue basque et française.

Il est considéré comme un précurseur du nationalisme basque, un pionnier du laïcisme et du républicanisme au Pays Basque et auteur d'un énorme travail, presque en solitaire, en faveur de la langue et de la culture basques *

Quelques faits marquants :
Un des premiers à énoncer des thèses en faveur de l'indépendance du Pays basque, de sa réunification avec le Pays basque nord. Création du journal l'Ariel, journal politique dont les articles sont en français, en euskara, gascon bayonnais ou béarnais. Inventeur de la formule "zazpiak bat" - "les septs (provinces) font un" -

Il préconise l'enseignement du basque dans les écoles et la création d'une académie basque puis fait campagne sur le thème du suffrage universel sans restriction, l'enseignement laïque, gratuit et obligatoire pour tous, la liberté de conscience, de réunion, d'association, de manifestation, la liberté totale de la presse. Anticlérical, premier basque inhumé en dehors de tout rite religieux, il se déclare pour la liberté de prédication et de culte de toutes les religions.

Œuvres littéraires :

Essais
Azti-begia, Agosti Chaho Bassaburutarrak Ziberou herri maitiari Parisetik igorririk beste hanitchen aitzindari arguibidian goiz izarra (1834)
Paroles d'un voyant (1834) éditeur : Jean Curutchet, Bayonne, 1989,
La Philosophie des Révélations (1835)
L'espagnolette de S. Louis, Agonie du Parti Révolutionnaire en France et Lettre à Jacques Laffite (1840)
Histoire primitive des Euskariens-Basques : langue, poésie, moeurs et caractère de ce peuple ; introduction à son histoire ancienne et moderne, J. Augustin Chaho, Charles Louis Belsunce (Vicomte de), Jaymebon (1840-1847)
Philosophie des religions comparées (1846)

Narrations et nouvelles
Voyage en Navarre pendant l'insurrection des Basques (1830-1835), écrit en 1836
Histoire des Basques depuis leur établissement dans les Pyrénées-Occidentales jusqu'à nos jours (1847)
Lelo ou la Navarre il y a 500 ans (1848)
Safer ou des houris espagnoles (1854)
Biarritz entre les Pyrénées et l'Océan. Itinéraire pittoresque (1855)
Paroles d'un bizkaien aux libéraux de la reine Christine
Aïtor. Légende cantabre et Azti-Begia

Linguistique
études grammaticales sur la langue euskarienne, en 1836, collaboration avec Antoine d'Abbadie d'Arrast, que les deux auteurs dédient "aux Basques des septs provinces", en basque : Zazpi Uskal Herrietako Uskalduner;
Dictionnaire basque, français, espagnol et latin, d'après les meilleurs auteurs classiques et les dictionnaires des Académies française et espagnole (1856)
La guerre des alphabets : règales d'orthographe euskarienne, adoptees pour la publication du Dictionnaire basque, français, espagnol et Latin, Bayonne, Impr. Lespés (1856) 472p.

Collections
Azti-begia eta beste izkribu zenbait, 1992, Elkar
Agosti Chahoren kantutegia, (2006) Susa

Références
Augustin Chaho. Precursor incomprendido. Un précurseur incompris (1811-1858) [archive] par Xabier Zabaltza
Plus d'infos : Ikerzaleak

Le moulin Gamette

L’existence du moulin est attestée avant 1771 date approximative de la carte de Cassini sur laquelle il figure. Au cours du 19ème siècle, la force hydraulique dérivée d’un bras du Saison a été divisée entre la production de farine avec trois paires de meules et d’autres usages :
D’abord une scierie, puis grâce à l’installation vers 1890 de turbines, la production électrique actionnait des métiers à tisser puis chauffait les locaux industriels construits à côté du moulin.
Pendant l’occupation allemande, la pose de scellés a interdit tout usage. La production de farine n’a pas repris à la fin de la guerre, le propriétaire ayant dispersé meules et rouets. En 1999 a eu lieu la fermeture de l’établissement industriel.
Le bâtiment du moulin a subi des transformations mineures :
– en 1870 (attestée sur un linteau)
– et vers 1947 date de l’aménagement d’un logement dans le fenil.
Le ravalement en 2005 d’une des façades de ce bâtiment témoin de la vie quotidienne passée en Haute-Soule a bénéficié du label Fondation du Patrimoine.
Ce bâtiment privé ne se visite pas.

Tardets : moulin Gamette